Le triangle dramatique ou triangle de Karpman

Le triangle dramatique ou triangle de Karpman

Il existe 3 rôles dans le triangle de Karpman : le rôle du persécuteur, de la victime et du sauveur ;

Chacun des rôles correspond à une approche négative de la relation à soi et aux autres ;

un rôle n’est pas une personne, il n’y a aucun jugement de valeur dans le modèle du triangle de Karpman.

Lorsque nous jouons un des 3 rôle du triangle de Karpman, nous jouons inconsciemment les autres rôles également (victime, sauveur, persécuteur).

Lorsque quelqu’un endosse le rôle du PERSECUTEUR, il confond le fait d’exprimer sa position de façon puissante avec celui de l’exprimer de façon violente ;

On va reconnaître ce rôle à travers un comportement agressif, un discours trop direct avec des sous-entendu, un ton de voix cassant et froid, un visage fermé…

Les pensées qui habitent quelqu’un occupant ce rôle : « ils n’ont pas de valeur, je ne peux pas leur faire confiance, ils ne méritent pas, ils sont incapables… « 

Lorsque quelqu’un endosse le rôle du SAUVEUR, il confond le fait de proposer de l’aide avec celui de voler au secours des autres qui n’ont rien demandé ;

On va reconnaître ce rôle à travers un comportement complaisant (entretient l’autre dans son rôle de victime), une voix trop consolante ;

Les pensées qui habitent quelqu’un occupant ce rôle : « je sais mieux qu’eux ce qui est bon pour eux, je ne peux pas les laisser dans cette situation, pourquoi ne me demandent-ils pas de l’aide ? »

Lorsque quelqu’un endosse le rôle de la VICTIME, il confond le  fait de se plaindre avec celui de formuler des demandes ;

On va reconnaître ce rôle à travers un comportement d’auto dévalorisation,  de plaintes incessantes, d’une voie sans énergie et défaitiste et fataliste, d’un visage inquiet ou triste ;

Les pensées qui habitent quelqu’un occupant ce rôle : « On ne voit pas ma valeur, je fais des bêtises mais ce n’est pas ma faute, on ne veut pas me faire confiance, tout ce qui arrive est ma faute, c’est injuste cela retombe toujours sur moi, personne ne m’aime… »

Il y une différence entre une invitation à jouer, à entrer dans le jeu du triangle dramatique et commencer à jouer en acceptant cette invitation ;

Le début du jeu relationnel commence par une étape préalable émanant de soi ou de son interlocuteur : une invitation à jouer ;

Une personne peut endosser un des 3 rôles sans inviter qui que ce soit à jouer.

Si une invitation est lancée et acceptée, le jeu commence, par exemple : Persécuteur invite victime ;

Si l’invitation n’est pas accepté, il n’y a pas de jeu

Il existe 3 niveaux de drame :

  • Ce qui est dit : c’est ce qui est audible et visible, le jeu se joue au niveau social ;
  • Ce qui n’est pas dit : plus ou moins conscient, ils sont internes et peuvent s’apparenter à de l’auto-persécution, de l’auto-sauvetage ou de l’auto-apitoiement ;
  • Ce qui sont inconnus : au niveau inconscient, ce sont des réminiscences de notre enfance oubliée ou de souvenirs enfouis.

Nous avons tous des intérêts pour jouer les rôles du triangle de Karpman :

– c’est excitant : les jeux et les drames procurent une poussée d’adrénaline ;

– c’est addictif : l’adrénaline c’est addictif, nous voulons donc insconsciemment continuer à jouer ;

– ça rapporte : chaque protagoniste gagne quelque chose : une illusion de pouvoir, une rancoeur qui justifie un comportement, le sentiment d’être utile …

 ça rassure : cela permet de valider nos croyances sur nous mêmes, sur les autres et sur la vie.

Stephan KARPMAN a identifié 4 attitudes de blocage de la relation : le CASE

–  C pour Condescendant : mépris et impatience ;

– A pour Abrupte : sec et cassant ;

– S pour Secrète : ne pas donner d’information sur notre ressenti ;

– E pour Evasive : répondre par des bribes d’informations sans jamais de réponse directe.

Ces 4 attitudes peuvent émaner de l’un des 3 rôles du triangle dramatique.

Stephan KARPMAN propose de sortir du triangle dramatique en utilisant le triangle compassionnel :

L’idée est de remplacer l’attitude et les comportements des 3 rôles, Victime, Persécuteur, Sauveur en leur opposé positif soit le V+, le S+ et le V+

Je m’affirme en V+

J’offre de l’aide en S+

J’exprime mes besoins en V+

Ce mécanisme marche pour notre relation aux autres mais aussi notre  relation à soi (externe et interne)

Il existe une version positive du rôle de Persécuteur : le P+

  • P comme Puissance : capacité à affirmer ses idées ;
  • P comme Présence : communication en pleine présence ;
  • P comme Position : prise de position avec humilité ;
  • P comme Proposition : proposer et non imposer, pro-activité constructive.

Il existe une version positive du rôle de Sauveur : le S+

  • S comme Soutien : si ce soutien est demandé et voulu ;
  • S comme Solidarité : aide réciproque et non à sens unique ;
  • S comme Support :  aide accompagnée, écoute et faculté à recevoir ;
  • S comme Sécurité : ménager la sensibilité et la sécurité émotionnelle de notre interlocuteur ;
  • S comme Service : rendre un service à une personne qui en a besoin ;
  • S comme Sympathie : participer à la joie ou à la douleur d’autrui  ;
  • S comme Sollicitude : soin et attention aux autres.

Il existe une version positive du rôle de la Victime :

le V+

  • V comme Vulnérabilité : connaître ses zones de vulnérabilité est une force et non une faiblesse ;
  • V comme Volonté : contacter sa volonté après avoir énnoncé ses difficultés ;
  • V comme Vision positive : optimisme ;
  • V comme Vigueur et Vaillance : force physique, morale, courage, créativité ;
  • V comme Voeu : formuler ce que l’on souhaite

Nous pouvons éviter de jouer au Triangle Dramatique en suivant le protocole compassionnel :

Régle 1 : pour éviter d’entrer dans le jeu, propose la position P+ S+ ou V+ correspondant au rôle sollicité :

Règle 2 : Ajouter les deux positions restantes et complémentaires pour créer une boucle vertueuse :

On m’invite à entrer dans le rôle de Victime, je vais me positionner en V+.

je complète par un positionnement P+ et S+.

Cela demande une maîtrise des énergies positives

P+ S+ V+

L’art des relations saines passe par la notion d’intimité

Accepter l’intimité c’est accepter de se montrer tel que l’on est, sans déguisement.

Il s’agit d’un lieu de sécurité dans lequel nous pouvons nous exprimer à l’abri des jugements.

L’intimité implique la construction d’une relation de confiance.

C’est dans cette intimité que nous parlons des choses importantes pour nous et que la relation gagne en solidité.

Il existe plusieurs niveaux d’intimité :

  • Le Silence : 0 à 20% d’intimité = suite à un échange ou non ;
  • Le Lieux, Objets, Choses : 20 à 40% d’intimité =  nous parlons du monde extérieur ;
  • Le Personnes, Opinions, Centre d’Intérêt : 40 à 60% d’intimité = tournure plus personnelle, on s’investit et parle de soi dans la discussion ;
  • Le Moi/Toi : 60 à 80% d’intimité = les personnes se dévoilent et parlent d’elles-mêmes et de leurs histoires.
  • Le Nous : de 80 à 100% d’intimité = stade des projets communs, faire quelque chose ensemble.